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346 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ANTON IN. — Plutôt au-dessus de la moyenne.

GÉRARD. — Les jours où il fait du soleil.

ANTONIN. — Tu es intelligent, mais assez inégal. Il y a des heures entières où tu n'as rien de sensationnel.

GÉRARD. — Oh l ça va bien ! (// a rougi.) D'ailleurs, c'est toi qui veux toujours des choses sensationnelles.

ANTONIN. — J'ai bien tort. — Tiens, entrons une minute rue Marignan, j'ai une lettre à déposer...

GÉRARD. — Si tu crois que j'ai le temps ! Et mon travail ?

ANTONIN. — Toujours ?

GÉRARD. — Plus que jamais. Pourtant à condition que je ne me fatigue pas. Tu sais, je ne suis pas très solide.

ANTONIN. — Ah ! Le médecin... Toi aussi !

GÉRARD. — Il y a des compositions que je ne fais pas.

ANTONIN. — Des études que tu as la permission de manquer...

GÉRARD. — Et je suis dispensé...

ANTONIN. — Et tu es dispensé de la gymnastique !

GÉRARD. — Justement !

ANTONIN. — Dire que tant. que durera le monde il y aura toujours des petits garçons qui seront dispensés de la gymnastique !

GÉRARD. — Ça m'est absolument défendu de toucher à un livre le jeudi après-midi et le dimanche.

ANTONIN. — Moi, ça m'est absolument défendu de dormir moins de sept heures par nuit.. Mon Dieu, comme c'est étrange que d'âge en âge... {Quatre secottdes de rêverie, puis, sur un autre ton.) Dis-moi, tu me disais tout à l'heure : « Il y en a de plus intelligents que moi. » Mais, en somme, intelligent ! intelligent ! c'est bien difficile, de dire

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