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3l6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Nous reviendrons ici sur les dernières œuvres de Debussy celles qu'il a publiées pendant la guerre, et où reparaissent certaines de ses qualités les plus attachantes. Bornons-nous aujourd'hui à constater que, malgré son inégalité, cette représentation a prouvé combien l'œuvre est intacte et sans rides ; notre admiration était placée en bon lieu. Imitations ni démarcations ne sont parvenues à ternir la fraîcheur de ce langage musical. Si quelques traits ont vieilli, c'e^t la faute du livret, non de la partition. Celle-ci reste une merveille d'appropriation, de sobriété ; elle ne met en œuvre que les moyens qui lui sont indispensables, mais elle le fait avec tant d'aisance, elle en joue avec un art si accompli qu'elle donne constamment une impression de richesse, de diversité et de force. Si jamais qualités ont été françaises, dans le meilleur sens du mot, ce sont bien celles-là. C'est pourquoi nous souhaiterions un hommage à Debussy qui fût un événe- ment non pas d'ordre professionnel, mais national.

JEAN SCHLUMBERGER

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L'INSTITUT CONTRE LES INDÉPENDANTS.

On lit dans le numéro de Mai de la Gerbe sous la signature de M. Paul Deltombe :

La presse a fait connaître l'existence d'une association qui s'est formée dans le but de défendre l'art français tant en France qu'à l'étranger. L'idée paraît excellente, encore que Von se demande qui peut bien attaquer l'art français en France. Cette Ligue comporte tous les modes d'action : expositions, tracts, conférences, cotisations, etc., et haut patronage. C'est en effet sous les auspices de l'Institut et sous la présidence du Secré taire perpétuel de l'Académie des Beaux- Arts que s'inaugure cette croisade.

La lecture des statuts du « Club artistique de France » est édifiante : on y prône une action énergique en faveur de « ceux

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