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NOTES IO9I

tenté cet effort est à l'honneur de M. André Salmon ; y per- sister serait à l'avantage de son génie.

« L'événement le plus poétique de ce temps, la révolution bolchevik... » Déclaration significative ! Une histoire, un fait, un drame d'« actualité » n'est donc plus un sujet qu'on écarte à priori, une anecdote bonne pour les faiseurs de monologues ; même, on se propose de raconter et de décrire « verbalement », c'est-à-dire, n'est-ce pas, avec les ressources du verbe et non avec celles de la peinture ou de la bruiterie onomatopéiste.

Admirable effet d'un dessin tant soit peu hardi : du premier coup, le poète qui croit cheminer en pleine forêt vierge se retrouve, sinon au miheu, du moins sur le bord de la grand' route classique. A travers les artifices et les conventions typo- graphiques qui sont les clauses de style de la poésie « mo- derne » il est aisé de reconnaître le vers libre des contes de La Fontaine, les laisses des chansons de gestes et des complaintes populaires :

Mais c'était une danse Qui n'avait pas de fin. Mais c'était une danse Qui n'avait pas de cesse. La mort lente et l'ivresse, Le verbe et les parfums Se nouaient, s'emmêlaient, Se fondaient dans la danse. Ils sont morts enlacés Sans finir de danser.

On l'a sans doute déjà remarqué, M. Salmon tente pour la forme épique ce qu'a tenté pour le vers de théâtre, M.François Porche. Ce dernier n'est-il pas aussi le poète d'Au loin... peut-être où se lisent des pièces curieuses, inspi-

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