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��REFLEXIONS SUR LA LITTERATURE

��PREMIERES ŒUVRES, par Gustave Flaubert, tomes i et t (Fasquelle).

Voici deux volumes compacts remplis par tous les manuscrits que Flaubert entassa dans ses tiroirs jusqu'en 1842. Ils ne nous apportent sur l'homme et son génie aucune révélation. Ils confirment simplement, sans l'enrichir, le portrait assez simple qui ressort des romans et de la Correspondance. Renan, assez malin, lorsqu'il voulut publier, de son vivant la principale de ses œuvres de jeunesse, V Avenir de la Science, l'appela son vieux Pourana. Les Premières Œuvres de Flaubert, c'est son vieux Pourana romantique. Elles constituent une contribution, qui eût été déjà fort banale dès cette époque, à la physiologie d'un jeune homme atteint d'encéphalite romantique entre 1836 et 1842. Et tout ce Flaubert-là se trouvait déjà dans les Jeunes- France de Gautier. Tel drame en cinq actes, Loys XI, est un griffonnage de collège : il sert au moins à nous montrer que la passion malheureuse de Flaubert pour le théâtre, celle qui nous a valu le Candidat et le Château des Cœurs, remontait à son enfance, à son goût pour les cartonnages et les actrices du théâtre de Rouen. Marrh, qui est de 1839, est un informe champignon poussé au pied de Faust, mais aussi une première ébauche de la Tentation de Saint- Antoine. Les Mémoires d\n Fou et Novembre forment deux esquisses de la même œuvre, un roman autobio- graphique, ou simplement un roman de la puberté, fortement inspiré de la Confession d^un Enfant du Siècle. On n'y voit Flaubert qu'à l'état erotique, colérique ou dégoûté. Presque

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