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192 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

tous comme ça dans l'armée turque. J'en ai jamais vu un pareil !

A une petite station après Aki Cheir, nous le vîmes descendre. Il semblait n'être pas sûr de devoir descendre là. Etait-ce bien là son pays ? On eût dit qu'il ne le recon- naissait pas. Il n'était reconnu par personne. Il fît le salut militaire en passant prés d'un chef, qui ne lui rendit pas son salut. Une grande quantité de gens était venue du village, distant de plusieurs kilomètres. Le train s'arrêta quelque temps et nous vîmes tout ce monde repartir joyeusement dans des voitures, emmenant les nouveaux arrivés. Nous nous attendions à le voir monter dans l'une d'elles; mais non, et quand aux abords de la station ne resta plus personne, de notre train qui s'éloignait nous le vîmes faire quelques pas en avant sur la route, puis demeurer là, tout droit, tout seul sous le soleil.

La voie s'élève assez rapidement jusqu'aux hauteurs d'où l'on domine la plaine immense qui s'étend vers le nord jusqu'à Angora. Le soleil se couche tandis que nous fran- chissons la passe qui mène dans l'autre plaine, celle de Koniah qui s'étendra jusqu'au Taurus. L'ombre l'emplit déjà. Quand on arrive à Koniah il est nuit close.

��Koniah.

��Madame M. de S. est ici la seule femme, comme nous sommes les seuls touristes. Les gens qui prennent leur repas près de nous sont ici pour affaires -, de toutes les

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