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��LA MARCHE TURQUE

a M, A, G.

Pour vous f arrache a mon carnet de route et je copie^ en postscriptum aux insuffisantes lettres que je vous adressais de là-bas^ ces feuilles plus insuffisantes encore. Je me proposais de les compléter^ de les para- chever ; je ne puis. On note au jour le jour .^ en voyage^ avec r espoir^ une fois de retour de recomposer h loisir les récits.^ de retracer soigneusement les paysages ; puis on s aperçoit que tout V art quon y met ne parvient qua diluer V émotion première^ dont r expression la plus naïve restera toujours la meilleure. Je transcris donc ces notes telles quelles et sans en adoucir la verdeur. Hélas ! les jours les mieux remplis et par les émotions les plus vives sont aussi ceux dont rien ne reste sur ce carnet^ ceux où je neus temps que de vivre.

��A contempler l'aridité du sol, l'immense terrain vague entre Andrinople et Tchataldja, on s'étonne moins que les Turcs ne l'aient pas plus âprement défendu. Des lieues et des lieues se déroulent sans une habitation, sans une âme. Le train accepte tous les détours que lui proposent les méandres d'un petit cours d'eau, et ces •ourbes continuelles l'obligent à une extrême lenteur.

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