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��CHRONIQUE DE CAERDAL 863

tant d'autres hommes ne se défendent pas de Têtre. Il est vrai qu'à mon sens, le fat passe tous les hommes en grossièreté. Le muletier est un fat, avec son célèbre quart d'heure.

Puis, c'est le véritable amour qui jette l'amant dans les faux pas, et qui le fait glisser. La vraie passion de la guerre est sujette à des défaites, que les guerrilles ne connaissent pas. L'appétit est toujours prêt, et non pas la grande soif que rien n'apaise. Elle fuit peut-être l'apaisement ?

L'amant trébuche, où le galant ne bronche pas. L'amant est le pur sang que le combat épuise, et le galant est le mulet. Ils ne l'entendent pas ainsi : mais les amants parlent de l'âme ; et c'est elle qui qui manque aux mulets. Pour tout le reste, on leur rend les honneurs du sentier en montagne et du sabot infaillible au bord des précipices.

Tout est abîme pour les amants, et pour les mulets rien ne l'est. Entre eux, c'est l'immense vallée de l'Imagination. L'ardent Stendhal, cet amant qui veut toujours l'être, son imagination le joue ; elle le lie, elle l'entrave. L'imagination est la dame jalouse qui noue l'aiguillette. Et telle est l'ironique destin de Stendhal, qu'entre tant de personnages qu'il a joués et dont il a pris le nom, il n'a jamais été plus lui-même qu'en amant muet, sous les traits et l'habit de Sir Fiasco, esquire.

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