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LES CAVES DU VATICAN 7I

— Ah ! tant pis ! Je lui avais pourtant bien recom- mandé de ne pas chercher à me voir... Dis-lui que je suis occupé, que... je lui écrirai.

Hector s'inclina et sortit.

Le vieux comte garda quelques instants les yeux clos ; il semblait dormir, mais à travers sa barbe on pouvait voir ses lèvres remuer. Enfin il releva ses paupières, tendit la main à Lafcadio, et d'une voix toute changée, adoucie et comme rompue :

— Touchez là, mon enfant. Vous devez me laisser, maintenant.

— Il me faut vous faire un aveu, dit Lafcadio en hésitant ; pour me présenter décemment devant vous, j'ai vidé mes dernières ressources. Si vous ne m'aidez pas, je ne sais trop comment je dînerai ce soir ; et pas du tout comment demain... à moins que Monsieur votre fils...

— Prenez toujours ceci, dit le comte en sortant cinq cents francs d'un tiroir. — Eh bien ! qu'attendez-vous ?

— J'aurais voulu vous demander encore... si je ne puis espérer de vous revoir ?

— Ma foi ! j'avoue que ça ne serait pas sans plaisir. Mais les révérendes personnes qui s'occupent de mon salut m'entretiennent dans une humeur à faire passer mon plaisir en second. Quant à ma bénédiction, je m'en vais vous la donner tout de suite — et le vieux ouvrit ses bras pour l'accueillir. Mais Lafcadio, au lieu de se jeter dans les bras du comte, s'agenouilla pieusement devant lui, et, la tête dans ses genoux, sanglotant, tout tendresse aussitôt sous l'étreinte, sentit fondre son cœur aux résolutions farouches.

— Mon enfant, mon enfant, balbutiait le vieux, je suis en retard avec vous.

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