Page:NRF 11.djvu/694

Cette page n’a pas encore été corrigée

688 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

quel soûlas !... Demain, après la cérémonie funèbre, je ferais bien de lui parler.

Cette cérémonie n'attira pas grande affluence. Trois voitures suivaient le corbillard. Il pleuvait. Dans la première voiture Blafaphas accompagnait amicalement Arnica (dès que le deuil aura pris fin, il Tépousera sans nul doute) ; tous deux partis de Pau Tavant-veille (aban- donner la veuve à son chagrin, la laisser seule entreprendre ce long voyage, Blafaphas n'en supportait pas la pensée ; et quand bien même ! Pour n'être pas de la famille, il n'en avait pas moins pris le deuil ; quel parent valait un tel ami ?) mais arrivés à Rome depuis quelques heures à peine, par suite d'un ratage de train.

Dans la dernière voiture avait pris place Madame Armand-Dubois avec la comtesse et sa fille ; dans la seconde le comte avec Anthime Armand-Dubois.

Sur la tombe de Fleurissoire, il ne fut fait aucune allusion à sa malchanceuse aventure. Mais, au retour du cimetière, Julius de Baraglioul, de nouveau seul avec Anthime commença :

— Je vous avais promis d'intercéder pour vous près du Saint-Père.

— Dieu m'est témoin que je ne vous en avais pas prié.

— Il est vrai : outré du dénuement où vous abandon- nait l'Eglise, je n'avais écouté que mon cœur.

— Dieu m'est témoin que je ne me plaignais point.

— Je sais !... Je sais !... M'avez-vous assez agacé avec votre résignation ! Et même, puisque vous m'invitez à y revenir, je vous avouerai, mon cher Anthime, que je reconnaissais là moins de sainteté que d'orgueil et que

�� �