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SÉJOUR DE STENDHAL A BRUNSWICK 565

fait dépenser deux mille écus. En le tournant, on lui en ferait dépenser dix, mais dans l'intérieur de son ménage toujours cancre comme un juif.

Son mat de Vagio de la religion à la duchesse est joli.

M. de Siestorpf, grand veneur, n** 2 en esprit.

Homme de soixante ans, 80.000 francs de rente. Physionomie exprimant finesse et méchanceté. Mauvais cœur ; n'a jamais rendu de service d'argent. Il commande un télescope à un jeune artiste pauvre de Brunsw^ick (M. de Siestorpf est très grand amateur d'ouvrages de ce genre), il doit donner 200 écus au pauvre jeune homme ; quand il est fait, il ne veut plus lui en donner que soixante.

On dit qu'il a été peu sensible à la mort de son fils unique, mort à vingt-quatre ans, et dont il contrariait la passion pour une fille naturelle du duc de Brunswick, je crois, mais ayant le titre de comtesse, dame d'honneur, reçue à la cour, etc. Homme dur, n'ayant aucune consi- dération pour le malheur. Ressemblant assez à un sanglier.

N° 3. MM. de Mûnchhausen, ambassadeur ; de Strom- beck, conseiller.

Ces deux hommes mêlés feraient deux hommes char- mants. Ils ont un mérite fort difFérent.M. de Mûnchhausen, homme du grand monde, bavard impitoyable, raconte sans cesse des anecdotes assez agréables. Se met un peu trop en avant, voulant toujours rappeler indirectement qu'il était présent, lorsque M. le prince Henri, M. de Boufflers, M. de Nivernais, etc., disait tel mot agréable. 36.000 frs de rentes, viagères en majeure partie. Avare et sale au dernier point. Mettant tout son bonheur, toute son cxis-

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