Page:NRF 11.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée

50 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

dans la pièce, vers un pantalon de femme, indiscrètement étalé sur une chaise, que, ne parvenant pas à dissimuler, elle s'efforça du moins de réduire.

— C'est dans un tel désordre, ici...

— Laissez ! laissez ! Je suis habitué, disait complai- samment Julius.

Carola Venitequa était une jeune femme assez forte, ou mieux : un peu grasse, mais bien faite et saine d'aspect ; de traits communs mais non vulgaires, et passablement engageants ; au regard animal et doux ; à la voix bêlante. Comme elle était prête à sortir, un petit feutre mou la coiffait ; sur son corsage en forme de blouse, qu'un nœud marin coupait par le milieu, elle portait un col d'homme et des poignets blancs.

— Il y a longtemps que vous connaissez Monsieur Wluiki ?

— Je pourrais peut-être lui faire votre commission ? reprenait-elle sans répondre.

— Voilà... J'aurais voulu savoir s'il est très occupé pour le moment !

— Ça dépend des jours.

— Parce que, s'il avait eu un peu de temps de libre, je pensais lui demander de... s'occuper pour moi d'un petit travail.

— Dans quel genre ?

— Eh bien ! précisément, voilà. .. j'aurais voulu d'abord connaître un peu le genre de ses occupations.

La question était sans astuce ; mais l'apparence de Carola n'invitait guère aux subtilités. Cependant le comte de Baraglioul avait recouvré son assurance ; il était assis à présent sur la chaise qu'avait débarrassée

�� �