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550 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Vendredi, 19 juin 1807.

A cinq heures, je vais prendre ma première leçon d*équitation du maréchal des logis Lefaivre, tête étroite.

Je vais tirer à La Mâche avec Mûnchhausen et M. de Heert. Je tire assez mal. Cette société me fait mal.

M. de Heert ressemble en bien à M. David, profes- seur de mathématiques, au physique et au moral. Taille basse, sans grâce ni force, quelque bon sens, parlant bien plusieurs langues, mais, ce me semble, ne s'élevant pas jusqu'à Tesprit. C'est peut-être ce qui l'aura empêché de remarquer que ma plaisanterie était contrainte. Ils ont commencé par plaisanter assez librement sur Minette et Mina ; il ne tenait qu'à moi de le prendre sur ce ton, mais j'étais affecté assez vivement et, une fois l'occasion passée, elle ne s'est plus présentée.

Heert a dit à M. de Str[ombeck] : "Je suis charmé que M. de B[eyle] ^ aille avec moi, il me plaît beaucoup, etc. (C'est une traduction.) Il me trouve tout à fait bon, ne me traite point en rival. "

Fortifier cette opinion dans ma course de demain.

Je crois que mesdemoiselles de Gr[iesheim] savent que Liby a demandé à M. de Siestorpf comment il devait s'y prendre pour obtenir la main de M"^ de T.

Celle-là est forte. Il est assez enfant pour parler sérieu- sement, je ne le crois pas assez hardiment scélérat pour employer ainsi publiquement cette ruse. J'en serai pour ma lettre.

^ C'est à Brunswick que Beyle, pour la première fois, orna son nom d'une particule.

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