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NOTES 513

��LE THEATRE

��LA DANSE DEVANT LE MIROIR de François de Curel (Nouvel Ambigu).

Le théâtre de M. François de Curel a droit à tout notre respect. Mais on aurait tort d'arguer de son insuccès devant le public, pour conclure aussitôt à son indéfectibilité absolue. S'il Y a quelquefois vertu à ne pas réussir, c'est vertu négative ; — du moins, tant que la preuve n'est pas faite que non point les défauts, mais les qualités de l'ouvrage ont seules entraîné son échec. Je vois bien que l'abus de l'idéologie, qui est la marque principale des pièces de M. de Curel, déconcerte et lasse à tout coup le spectateur moyen ; mais croit-on que le spectateur d'élite en soit moins gravement affecté ? Un drame d'idées ou d'idée, ne vaut pas par l'idée d'abord, mais par le drame et est-il bien sûr que M. de Curel soit toujours parvenu à infuser l'idée au drame jusqu'à entière consubstantiation ? Ne trouve-t-on pas souvent dans ses pièces un certain défaut d'unité, une sorte de gêne dans l'articulation des parties et cette insolite victoire de l'abstrait sur le concret dont on prendrait son parti dans un livre, mais que l'art dramatique a de la peine à tolérer ? En un mot, une des principales raisons pour lesquelles les pièces de M. de Curel ne réusissent pas mieux au théâtre n'est-elle pas celle-ci : que, dramatiquement parlant, elles ne sont pas toujours "réussies"? Ces considéra- tions générales nous mèneraient à examiner, si nous en avions le temps et la place, jusqu'à quel point ceci est vrai pour

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