Page:NRF 11.djvu/506

Cette page n’a pas encore été corrigée

500 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��LA LITTERATURE

��LA BATAILLE RÉALISTE (1844-1857), par EmiU Bouvier (Fontemoing).

Reprochons d'abord à M. Emile Bouvier d'avoir mal choisi son titre, et d'avoir, en préférant à une étiquette exacte une enseigne sonore, induit les bibliographes en une mauvaise humeur justifiée. M. Lanson, qui a préfacé le livre, était pourtant indiqué pour sauver les intérêts de la corporation. L'ouvrage de M. Bouvier est une étude sur Champfleury, étude consciencieuse et intelligente qui rendra des services. On devrait, dans le catalogue par matières que possède toute bibliothèque convenable, la trouver du premier coup sous l'étiquette Champfleury. M. Bouvier, qui est élève de M. Lanson et pensionnaire de la Fondation Thiers, sait bien quels ennuis ce genre de titres peut causer au lecteur qui travaille. L'art d'écrire, étant l'art de se faire lire, doit se retrouver dans la netteté du titre.

Ce livre sur Champfleury met en lumière une figure moyenne d'homme de lettres qui ressemble assez aux héros de ses romans, si héros et roman ne sont pas des antiphrases quand on les applique à des œuvres aussi mornes que les Bourgeois de Molinchard. On aurait aimé que M. Bouvier poussât davantage ce portrait qui est le portrait-type d'un brave homme de jour- naliste, avant et après 1848, journaliste dans le roman, journaliste dans l'histoire, vivant dans la bohème tempérée et bourgeoise du métier, cherchant à s'instruire et à entasser des

�� �