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494 ^^ NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

trouve pas le parfait adieu à moi même que je désire.

Ha ! comment sont ils faits ceux que la nature pacifie et console ?

11. Le païen n'est que la moitié d'un homme. La nature est toujours victime. Mortelle et con- damnée, à l'infini. Parce qu'elle paraît sans cons- cience, elle semble inexorable. Et de lui voir ce visage, c'est une douleur de plus pour le cœur qui la comprend.

Elle cherche une pensée qui l'aime. Car, dis moi, comment ne pas plaindre ce que l'on aime, €t doit aimer, et qui consent ?

12. O Agnel, trouver la paix dans la pleine habitude de la guerre, voire de la défaite, tel est le destin de la conscience. Non pas vaincre sa peine, mais l'achever et la gagner.

Quoi ? demander le remède à la nature ? Ap- prends plutôt à guérir la nature du mal qu'elle subit, et qu'elle ignore : connais le, toi qui as un cœur d'homme, et l'adopte tout entier.

Tu la délivreras ainsi, cette mère, et ton sourire alors sera l'aurore de ta propre délivrance.

13. — Divin vieillard, tu es immortel. C'est pourquoi tu peux sourire.

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