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490 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

II

POÈME

La pente de la montagne est l'inflexion d'un sublime désir.

Est ce que toutes les hauteurs ne sont pas les ombres d'un sentiment divin et d'une pensée sublime ? Que la hauteur vous soit à jamais sacrée.

Le ciel, en vérité, se penche sur le feu qui s'élève. Et le coeur d'un homme qui s'émeut, verse un chant, un humble chant qui cherche à s'égaler aux plus belles cîmes, non pas pour les balancer, mais pour en être digne, comme le très sage vieillard, assis dans son jardin au pied du Mont Ki-Tchang, peint sur son papier de Chine un petit poème à la louange du nuage qui se reflète dans le lac, et qui voile de cendres mauves les roseaux.

��Pour la première fois aujourd'hui, par un doux temps pluvieux, comme il arrive presque toujours, sous les arbres humides, j'ai entendu le merle, à la chute du jour.

O douce voix. O âme tiède du printemps que nul ne voit encore, et que cette douce créature connaît déjà et qu'elle bénit.

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