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��AUTOUR DE PARSIFAL

��L'autre jour, comme j'évoquais mes souvenirs du premier Parsifal appelant du haut de la colline de Bay- reuth, avec ses trompettes et ses cloches, les pèlerins du monde entier, je sais que j'ai surpris bien des jeunes lecteurs. Entre l'apparition du chef-d'œuvre et ce 1914 qui le devait séculariser, tant d'événements se passèrent, la littérature, l'art, la musique aussi, ont évolué de façon si curieuse, que les hommes de ma génération pouvaient se demander si, eux-mêmes, retrouveraient à Paris leurs impressions de jadis.

Comment, par quelles mystérieuses voies, se fait le définitif classement des chefs-d'œuvre ? C'est au bout d'un demi-siècle, au moins, qu'un ouvrage prend la place où il demeurera dans l'avenir. Les bibliothèques sont pleines de chefs-d'œuvre reconnus ; il en est que peu de mains vont prendre sur les rayons ; certains, au contraire, auxquels on retournera toujours, portent en eux-mêmes une vertu qui les rend indispensables à l'humanité.

Nous ne savons encore si Parsifal aura, au regard de l'avenir, l'importance de Tristan ou de la Tétralogie. Parsifal est encore discuté, il a une double personnalité : l'une pour nous autres, qui assistâmes à sa naissance, en Allemagne, une autre pour les nouveau venus qui le reçoivent à Paris, dans sa tenue de voyageur. Ce n'est

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