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LETTRES 393

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��20 mars 1 9 1 1 .

... Quel sublime chef-d'œuvre que le Vieil Homme de Porto-Riche ! Et de lui je n'attendais pas quelque chose d'aussi grand, d'aussi neuf. Si sans doute nous retrouvons dans les scènes entre Thérèse et son mari la veine d' Amoureuse^ — et si pour ma part je regrette que l'influence du théâtre moderne, du théâtre des boulevards ait forcé Porto-Riche à insister trop sur le décor^ sur les affaires de l'imprimerie, et sur le rôle bêtement spirituel de Chavassieux ; — s'il a ce tort de donner seize ans à Augustin sur le conseil d'amis qui lui ont représenté qu'on ne peut faire jouer à Paris une pièce où un garçon de vingt ans est encore vierge ; — quelles beautés pour tout le reste, le divin langage, et quel pro- fond regard. Je ne sais rien dans le théâtre qui soit plus émouvant que certaines scènes entre Thérèse et Augustin, que la dernière scène entre Augustin et Madame Allain. Et les pures phrases, toutes vibrantes de larmes, comme les phrases du grand Chopin ! Et ce don, non pas seulement de savoir comme Ibsen, d'emblée, quand le rideau se lève, par quelques phrases significatives, manifester que les personnages ont commencé de vivre avant le lever du rideau, mais remonter jusqu'à la source

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