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��LETTRES 389

tion chez un Plotin ; je ne comprends pas que la révélation descende dans l'histoire. Très naïvement je supposais que M... allait prendre le problème tel que je le lui présentais, c'est-à-dire confronter le dogme catholique de la révélation avec sa raison, directement. Mais point : il faut en passer avec cet incorrigible idéaliste par une philosophie post- kantienne du Temps et de l'Individu qui fait évanouir le problème que je lui demandais de résoudre, et ne justifie plus le dogme catholique que par une série de calembours.

Note qu'il pouvait, s'il tenait à rester fidèle à la tradition philosophique, refuser de me répondre. C'est ce qu'aurait fait Lachelier, c'est ce que Lachelier a fait. Tandis que Boutroux voulait con- fronter directement Science et Religion, Lachelier — pour que ça soit plus propre — veut d'abord confronter Science et Philosophie, puis Philosophie et Religion. L'étude du sujet réfléchissant lui permet de concilier le mécanisme de la science avec une philosophie téléologique qui le conduit au seuil de la religion. Et puis, c'est tout. Il s'arrête là. Il ne peut franchir les bornes de la science qu'en même temps que celles de la raison. A-t-il intérêt à les franchir ? Oui, car l'affirmation d'un au-delà, où nous serions appelés à participer à la vie de la pensée pure, à cette vie où la pensée se donne à soi-même son contenu, au lieu que la sensibilité le lui fournisse, et se le donne par un Jïat produc-

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