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reprochait certaines phrases qu'il trouvait injustes et qu'en son besoin de tout élucider, il avait gardées présentes, alors que moi-même je n'étais plus bien sûr de les avoir écrites. — Ma visite avait semblé lui faire plaisir ; je me promis de retourner bientôt le voir. On s'imagine toujours qu'on a le temps...

Bien qu'il eût à peine collaboré à la Nouvelle Revue Française, il était de ceux sur qui l'on comptait. On disait : “Il y a Nazzi.” Nous lui avions demandé de se charger de la revue des revues, pensant qu'il y apporterait un esprit curieux, ouvert, libre d'œillères, un esprit sensible à ce qu'il y a d'humain dans les formules les plus contraires. Il écrivait : “J'ai essayé déjà de ramasser quelques brindilles : ma glane est pauvre. Il faut chercher longtemps.” On ne put attendre. On espérait de lui des notes, peut-être un roman, “sitôt qu'il irait mieux”...

C'est un livre posthume que publiera de lui la Nouvelle Revue Française, quand les siens auront trié ses papiers et réuni l'essentiel de ce qu'il a écrit.

J. S.