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LES CAVES DU VATICAN 289

Faites attention, en passant, au seau qui est dans le couloir. - Je l'ai mis dehors parce qu'il fuyait, expliqua la femme, en français.

La porte du seize était ouverte ; sur une table, une

bougie allumée éclairait la chambre et jetait un peu de

larté dans le corridor où, devant la porte du quinze,

lutour d'un seau de toilette en métal, luisait sur le dallage

lune flaque, que Fleurissoire enjamba. Une odeur acre en

émanait. La valise était là, en évidence, sur une chaise.

[Sitôt dans l'atmosphère étouffée de la chambre, Amédée

ntit la tête lui tourner, et, jetant sur le lit son parapluie,

)n châle et son chapeau, se laissa tomber dans un fauteuil.

Jon front ruisselait ; il crut qu'il allait se trouver mal.

— C'est Madame Carola, qui parle le français, dit IBaptistin.

Tous deux étaient entrés dans la chambre.

— Ouvrez un peu la fenêtre, soupira Fleurissoire, ^incapable de se lever.

— Oh ! ce qu'il a chaud ! disait Madame Carola, en [épongeant le visage blême et suant avec un petit mouchoir [parfumé qu'elle sortit de son corsage.

— On va le pousser près de la croisée. Et soulevant à eux deux le fauteuil dans lequel Amédée

|balancé, aux trois quarts évanoui, se laissait faire, ils le lirent à même de respirer, au lieu des relents du couloir,

les puanteurs variées de la rue. La fraîcheur cependant le mima. Fouillant dans son gousset il en sortit le tortillon le cinq lires qu'il avait préparé pour Baptistin :

— Je vous remercie bien. A présent laissez-moi. Le facchino sortit.

— Tu n'aurais pas dû lui donner tant, dit Carola.

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