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288 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

voir, à côté du siège, un vase haut de forme en terre jaune, du calice duquel sortait le manche d'un petit balai ; sur ce palier Amédée ne s'arrêta point.

Au premier étage, un quinquet à la gazoline fumait à côté d'une large porte vitrée sur laquelle, en caractères dépolis, le mot Salone était inscrit ; mais la pièce était sombre : à travers le verre, Amédée ne distinguait qu'à peine, sur le mur qui lui faisait face, une glace au cadre doré.

Il atteignait le septième palier, lorsqu'un nouveau militaire, un artilleur cette fois, sorti d'une des chambres du second, le heurta, descendant très vite, puis passa, bredouillant en riant quelque excuse italienne, après l'avoir remis en équilibre ; car Fleurissoire paraissait ivre et, de fatigue, ne tenait plus qu'à peine debout. Rassuré par le premier uniforme, il fut plutôt inquiété par le second.

— Ces militaires vont faire bien du train, pensa-t-il. Heureusement que ma chambre est au troisième ; j'aime mieux les avoir au-dessous.

Il n'avait pas plus tôt dépassé le second étage qu'une femme en peignoir béant, aux cheveux défaits, accourue du fond du couloir, le héla.

— Elle me prend pour quelqu'autre, se dit-il, et il se pressa de monter en détournant les yeux pour ne point la gêner d'avoir été surprise peu vêtue.

Au troisième étage il arriva tout essoufflé et retrouva Baptistin ; celui-ci parlait italien avec une femme d'âge indécis, qui lui rappela extraordinairement, mais en moins gras, la cuisinière des Blafaphas.

— Votre valise est au n** seize, la troisième pori

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