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LES CAVES DU VATICAN 267

seillait la comtesse, qui sentait le cœur lui manquer.

Après tout, c'étaient peut-être des faux pauvres, des avaricieux...

Arnica revenait avec la théière, le sucre et une tasse sur un plateau.

— Je vous donne beaucoup de mal.

— Oh ! je vous en prie !... Seulement je préfère que ce soit avant ; parce qu'après je n'aurais plus la force.

— Eh bien ! voilà, commença Valentine après qu'Ar- nica se fut assise : Le pape...

— Non ! Ne me dites pas ! ne me dites pas ! fit aussitôt Madame Fleurissoire, étendant la main devant elle ; puis poussant un faible cri elle retomba en arrière, les yeux clos.

— Ma pauvre amie ! ma pauvre chère amie, disait la comtesse en lui tapotant le poignet. Je savais bien que ce secret serait au-dessus de vos forces.

Enfin Arnica ouvrit un œil et murmura tristement :

— Il est mort ?

Alors Valentine, se penchant vers elle, lui glissa dans l'oreille :

— Emprisonné.

La stupeur fit revenir à elle Madame Fleurissoire ; et Valentine commença son long récit, trébuchant sur les dates, s'embrouillant dans la chronologie ; mais le fait était là, certain, indiscutable : Notre Saint Père était tombé entre les mains des infidèles ; on organisait secrète- ment, pour le délivrer, une croisade ; et il fallait d'abord, pour mener à bien celle-ci, beaucoup d'argent.

— Qu'est-ce que va dire Amédée ? gémissait Arnica consternée.

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