Page:NRF 11.djvu/259

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES CAVES DU VATICAN 253

— Combien de temps me laissez- vous?... Huit jours...? demanda la comtesse qui songeait à collecter.

— Comtesse de Saint-Prix, TEglise se serait-elle mé- prise ? Huit jours ! Je ne dirai qu'un mot : Le pape attend.

Puis levant les bras au ciel :

— Quoi ! vous avez l'insigne honneur de tenir entre vos mains sa délivrance, et vous tardez ! Craignez, Madame, craignez que le Seigneur, au jour de votre délivrance à vous, ne fasse également attendre et languir votre âme insuffisante, au seuil du Paradis 1

Il devenait menaçant, terrible ; puis brusquement porta à ses lèvres le crucifix d'un chapelet et s'absenta dans une rapide prière.

— Mais le temps que j'écrive à Paris ? gémit la com- tesse éperdue.

— Télégraphiez ! Que votre banquier verse les soixante mille francs au Crédit Foncier de Paris, qui télégraphiera au Crédit Foncier de Pau d'avoir à vous verser inconti- nent la somme. C'est enfantin.

— J'ai de l'argent à Pau, en dépôt, hasarda-t-elle.

— Chez un banquier ?

— Au Crédit Foncier, précisément. Alors il s'indigna tout à fait.

— Ah ! Madame, pourquoi vous faut-il ce détour pour me l'apprendre ? Est-ce là l'empressement que vous marquez ? Que diriez-vous à présent si je repoussais votre concours ?...

Puis, marchant à travers la pièce, les mains croisées derrière le dos, et comme indisposé désormais contre tout ce qu'il pourrait entendre :

— Il y a là plus que de la tiédeur (et il faisait avec la

�� �