Page:NRF 11.djvu/221

Cette page n’a pas encore été corrigée

POÈMES EN PROSE 215^

reins, je me tourne. Un autre verre me choque, me presse... Je suis pris. Je n*ai plus d'épaisseur. Translucide, gélatineux, j'absorbe de la lumière, je la rends : c'est de la lumière d'eau, de la lumière tiède, de la lumière lourde comme la masse d'un énorme Atlantique ; et sous son poids, définitive- ment, je m'abandonne; je me dissous dans les profondeurs du temps, dont toute 1' " Histoire "" est là-haut... à la surface.

��III

��PORTRAIT A L EAU-FORTE, AVEC REMARQUE

Comme je sortais du Maine-Boudeux, mon manoir limousin, j'ai revu le Grand- Arsène. Planté devant une paire de jeunes bœufs, il les injuriait de sa voix calme et dure, de sa voix d'acier. — Sur la route de Mohon, dans l'Est, c'était nous autrefois qu'il injuriait ainsi, lorsqu'il était sergent; ses yeux étaient cruels ; on croyait toujours qu'il allait frapper ; cependant il restait raide et glacé^ sa violence s'empalait sur une volonté méprisante et nette.

Arsène, dresseur de bœufs, est étrangement bien mis. Le chapeau de forme haute et ronde^

�� �