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LES REVUES I79

remploi de Taérophon, nouvel instrument à vent, dont nous avons précédemment parlé, et qui permet au musicien de soutenir une note pour ainsi dire indéfiniment ; c'est le premier morceau écrit avec partie pour aérophon. "

Nous en rapprocherons cette déclaration de M. Claude Debussy (5. /. M. i«'" novembre) :

Epurons notre musique. Applîquojis-nous à la décongestionner, cherchons à obtenir une musique plus nue. Gardons-nous de laisser étouffer l'émotion sous l'amoncellement des motifs et des dessins superposés. Comment en rendrions-nous la fleur ou la force, en conservant la préoccupation de tant de détails d'écriture, en mainte- nant une impossible discipline dans la meute grouillante des petits thèmes qui se bousculent et se chevauchent pour mordre aux jambes le pauvre sentiment qui cherche bientôt son salut dans la fuite. En règle générale, toutes les fois qu'en art on pense à compliquer une forme ou un sentiment, c'est qu'on ne sait pas ce qu'on veut dire...

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Le numéro de novembre de la Phalange est tout à fait curieux et riche. Il contient une originale nouvelle de Valéry Larbaud : /a Grande Epoque, des vers de P. Castiaux et de Jean Royère, la louange d*Albert Thibaudet par Jean Florence, celle d'Henri Duvernois par Louis Thomas, enfin d'intelligentes remarques signées Claudien sur le pré-mallarmisme de la seconde églogue de Virgile. Claudien la rapproche non sans justesse de V Après-midi d^un Faune. Ici et là, il trouve la même nécessité " d'inclure en des images nettes, en des contours déterminés et complexes " certaine " violence sensuelle ". Et pour lui " FormosMm pastor " part avec le même élan contracté que " Ces nymphes, je les veux perpétuer... " De même

Mille meee siculis errant in montibus agna.

n'évoque-t-il pas invinciblement l'image du poète français ?

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