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NOTES 175

Il y a dans ce livre des pages que l'on déchirerait avec plaisir. On aurait toutes les bonnes raisons pour cela. Il y a par trop d'attitude, et du fatras. Mais il y en a de frémissantes de vie ; et d'autres poignantes de douloureuse sincérité. Je voudrais citer les pages batailleuses où est racontée la fondation du Leonardo ' et certaines pages encore du Lentissimo de la fin.

Aussi riche qu'il soit de poésie et de passion, aussi tragique que soit le drame intime qu'il nous présente, V Homme fini ne doit être dans la pensée de son auteur qu'une conclusion et qu'un prélude. \J Homme fini nous annonce un homme nouveau. On a beaucoup attendu depuis le Tragique Quotidien. Espérons maintenant l'œuvre puissante, celle qui veut non seulement l'élan fougueux d'une heure, mais le dur, long et patient labeur de création.

L. C.

��' Le Leonardo fondé à Florence par M. Papini en 1903, fut d'abord un journal paraissant tous les dix jours, puis une revue " d'idées ". La rédaction en était dans le vieux palais Davanzati, qui dominait alors les ruines du Marché Vieux. Elle était composée de jeunes gens enthousiastes, pour la plupart étudiants ou artistes. Après les discussions passionnées, le soir venu, on ferraillait dans le " cortile " sombre. Ce fut une sorte de " Sturm und Drangperiode ". Le Leonardo a tenté de secouer de sa torpeur la nation engourdie : " Depuis » 860, il n*y avait plus un sentiment, une pensée unique en Italie ". Il fit connaître nombre d'écrivains étrangers ou italiens. Le texte était illustré de bois de Ghiglia, de Costetti, de Karolis, et autres. Mais l'énergie diminua lentement. Au bout de cinq ans d'effort, Papini tua volontairement sa créature. M. Prezzolini, le fondateur de la Foce fut son frère d'armes durant toute la période héroïque du Leonardo.

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