I02 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
PAYSAGE
A Albert Doyen.
D^un cêté de la route^ il y avait un tertre^ Un tertre où je grimpai me reposer un peu ; Sur son terreau moelleux r herbe était fine et droite. Ça et là émergeaient des fronts de rochers bleus.
Devant moi et derri}re^ il y avait les vignes Les vignes et la route^ jusqu'aux bords du plateau; Et marquant Vhorizony une fl'èche d église ; AI ai s seule dans les vignes^ une petite maison.
Une petite maison bien solide et bien blanche^ Enclose d^un mur bas que parait à chaque angle Un arbre dru et rond posé comme un bouquet ; Ça faisait un îlot dans le peuple des '))ignes Et cependant^ là-bas^ sur la route^ on voyait V amorce du sentier qui devait y conduire.
Ah \ j"* aimais cet endroit et saluais a mi-voix
Avec de tendres mots tout ce qu'il contenait :
— Fin clocher^ doux clocher^ vignes toutes ensemble !
Longs déploiements qui épousez le plateau souple^
Grand ciel vivant que regarde ma belle route
Et le sentier furtif entre deux rangs bien sages
Et la petite maison^ la ch'ère petite maison
Qui est là comme au sein d^une vaste musique !
Et vous, braves brins d* herbe qui seuls pouvez m* entendre...
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