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lOyO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

moins propre à amuser qu'à émouvoir. Celle de la Boîte à Joujoux est d'une sonorité délicieuse que l'on pare instinctivement des couleurs de l'orchestre auquel il semble, en mains endroits, que l'auteur lui-même ait pensé.

Sans doute, on peut trouver regrettable, non pas que M. Debussy ait écrit ces deux charmants ouvrages, mais qu'il ne nous donne pas aussi le grand ouvrage sur lequel nous comptons depuis que nous connaissons Pelléas et au sujet duquel le Saint-Sébastien semblait nous faire les plus belles promesses. Toutefois il faut se réjouir, croyons-nous, de l'exemple de probité, de fidélité à soi-même et à son art, que donne leur auteur même dans de petites choses. Et, au moment où tant d'amateurs des deux sexes, fort préoccupés par ailleurs d'évoquer en terre française le génie latin et 1' " éminemment français " — Anne, ma sœur Anne y ne vois-tu rien venir ?... — célèbrent avec enthousiasme le mystère des Printemps préhistoriques aux sons d'une musique savamment barbare, il n'était pas superflu, peut-être, d'attirer l'attention sur des œuvres qui peuvent pré- tendre à représenter quelques-unes des qualités du génie français. A tout le moins sont-elles, dans leur petit cadre, l'œuvre d'un grand artiste.

WiLLY SCHMID.

��LES EXPOSITIONS

EXPOSITION P. JOUVE (Galerie Hausmann).

Depuis longtemps les statues et les dessins d'animaux qu'ex- pose M. Jouve frappent par leur grand caractère et par leur sens de la synthèse architecturale et décorative. Le souvenir qu'on en garde est celui d'un art ferme et probe. Il semble que l'artiste qui s'attache à l'étude de ces fauves ou rustiques modèles, doive échapper aux modes et au factice des ateliers ;

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