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LA JEUNESSE D IBSEN 97

sait plus que par un intime sentiment de mépris. Les vieux de Grimstad, interrogés plus tard, se le sont rappelés " petit et maigre, mais trapu, tout crasseux, avec une mèche de cheveux noirs pendant sur son front, et un regard incertain, fuyant... " ^ Un jour, pourtant, un jeune homme passe devant la pharmacie Reimann avec un ami qui lui demande s'il a vu Tapprenti pharmacien, qui est un singulier individu. Non, le jeune homme n'a pas vu le commis. Il entre, et trouve qu'Ibsen porte une belle barbe noire, qui donne à sa physionomie animée, engageante, une expression énergique, et en même temps harmonieuse. " Au- cune parole ne fut échangée, mais lorsque je reçus [ce que j'avais commandé], nos regards se rencon- trèrent, et je remarquai alors dans ses beaux yeux une lueur qui fit impression sur moi. Cette lueur était l'étincelle, etc. " ^ Les yeux d'Ibsen étaient en effet fort beaux, mais aux gens de Grimstad, sans doute, il n'osait plus guère les montrer...

P. G. La Chesnais.

��Ci ï Eids'voldy 1900, n° 233. L'article n'est pas signé, mais évidem-

I' ment écrit par une personne qui a vécu à Grimstad.

I ^ Chr. Due, ioc. cit.j p. 20.

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