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CHRONIQUE DE CAERDAL lOI I

saurait vieillir. Les années doublent et triplent la jeunesse. Elles décuplent l'ardeur spirituelle» Fermez un peu les yeux ; ayez cette complaisance : dans Tobscurité, c'est toujours un maître, et peut être un amant.

X

icOÏSTE PAR PASSION

Il est passionné en tout. De là son horreur de la vie banale. 11 porte ce dégoût jusque dans les plus violents appétits. L'amour facile n'est pas l'amour pour lui. Si l'âme n'y est pas, l'amour n'y peut pas être. Et pourtant il est le dragon qui se moque des puceaux, et qui trouve la chasteté si ridicule. Il est aussi le cavalier robuste, qui a longtemps eu de grosses fringales. Mais il ne sent rien pour les conquêtes sous la main, et il les manque toujours à l'heure du berger. Bourgeoises ou femmes de métier, comme il n'a presque pas eu de ces belles là, il peut dire à cinquante-cinq ans : " Je ne suis pas blasé le moins du monde. "*

Somme toute, il n'a eu, compte-t-il, que six femmes de douze ou treize qu'il a aimées. Ce n'est déjà pas si mal. Avec les mœurs qu'on nous a faites, et l'infâme morale du Nord, Stendhal a mérité cinq fois la mort pour haute trahison. Il est vrai que des six femmes tant aimées, quatre

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