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D’UNE PARISIENNE

— Je vous dis qu’ils sont magnifiques.

— Oui, oui…

— Ne faites pas le malin, c’est une superbe parure.

Ce sont les diamants de Mme Carnot, dont la vente aura lieu samedi, qui attirent ainsi les amateurs et les curieux.

Devant la petite vitrine, perdue à demi dans cette immense salle, défilent les uns après les autres tous ces visiteurs.

Sur un coussin de velours rubis étincellent les gemmes : les boucles d’oreilles très grosses, très belles, et le collier à double rang composé de trente brillants qui s’irisent et chatoyent sous la lumière crue des lampes électriques.

La procession continue. Voici venir maintenant quelques marchandes à la toilette, qui, d’un œil circonspect, une loupe à la main, se mettent à examiner les bijoux.

Elles sont très drôles, ces brocanteuses en pierreries qui se lancent entre elles de mauvais regards, essayant de se dégoûter les unes les autres d’un achat possible.