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D’UNE PARISIENNE

« Dans la famille il existait une coutume touchante. Quelques jours avant la fin de l’année, on suspendait dans la salle à manger une grande pancarte blanche sur laquelle les enfants venaient inscrire la liste des cadeaux qu’ils désiraient le plus vivement. Les parents consultaient la pancarte et parmi les jouets ou les bibelots ils choisissaient, et c’était entre les huit femmes un assaut de générosité pour se cotiser afin de satisfaire les chers petits, car la famille Viaud était pauvre. Eh bien ! un seul jouet revenait toujours parmi les présents demandés, c’était un bateau pour Julien.

« Son frère, qui est mort depuis, avait été élève du Borda. Naturellement Julien, qui avait la tête pleine des récits de son aîné, voulut y aller aussi. Il avait, en outre, de grandes dispositions pour le dessin et la peinture ; sa sœur est elle-même peintre de talent, et elle a fait un portrait de son frère, quand il était tout petit, qui est superbe.

— Comment l’idée lui vint-elle d’écrire ses livres d’une si délicieuse poésie exotique ?