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NOTES ET IMPRESSIONS

membres de la commission qui se trouve devant le cercueil au moment de l’ouverture.

— Et le crâne ? et le crâne ? demande-t-on.

— Le crâne, le voici, il ne présente aucune trace de blessure.

Des ah ! retentissent triomphants.

Le défilé commence, émotionné, devant le cercueil où le squelette de Rousseau, admirablement conservé, demeure étendu, loque lamentable dans la poussière fine des étoffes et des chairs réduites en cendre.

C’est fini, les spectateurs un à un se retirent, remués, fiers d’avoir vu les précieuses reliques.

— Dire que j’ai tenu dans ma main le tibia de Voltaire, s’exclame avec une joie émue un des jeunes gens présents. Ah ! je suis plus content que si j’avais serré la main de Napoléon.

Voilà donc une légende qui s’envole.

Combien d’autres fables historiques ne résisteraient pas davantage à un examen sérieux !

Voilà donc les royalistes de 1814 déchargés d’une accusation qu’on imputait à leur fanatisme. Dans la joie de leur triomphe ils n’osèrent