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NOTES ET IMPRESSIONS

Dès le matin, la grille de l’ancienne basilique est gardée par un agent de ville, et pour passer il est besoin de montrer une invitation. Je n’avais pour carte d’entrée qu’une lettre à en-tête de la Fronde, lettre dans laquelle on me signalait la cérémonie. Notre journal, qui datait de quelques jours à peine, n’avait pas encore été inscrit sur la liste des quotidiens de Paris.

— Cela ne suffit pas, madame, me dit le municipal ; il faut une carte de presse.

J’étais désolée : être là et ne pas entrer. Je me souviens heureusement que M. Hamel, ancien président de la Société des Gens de lettres, dirigeait en quelque sorte cette cérémonie, car c’était sur sa demande que le ministre avait accordé l’autorisation d’ouvrir les sarcophages. Une carte de visite passée, et je franchis la grille comme les confrères.

Sous la grande voûte froide du Panthéon, à peine une centaine d’invités. Les femmes brillaient par leur absence ; j’étais seule avec deux autres dames, qui avaient par faveur accompagné leur mari et leur père.