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NOTES ET IMPRESSIONS

camelots vendent des insignes russes, d’autres des cornets de crevettes. Des musiciens râclent de méchants violons, tandis que des chanteurs ambulants s’égosillent à hurler le « Salut au tzar », dont les promeneurs oisifs reprennent en cœur le refrain :

Salut au tzar, salut à la tzarine !
Et nos élans fiers et respectueux,
Sous le beau ciel qui pour eux s’illumine,
Que nos accents les célèbrent tous deux !
Ils garderont en leur âme attendrie
Le souvenir de ce jour solennel ;
Ils ont ici leur seconde patrie,
Qui les bénit d’un amour maternel !

Dans les cafés, les Dunkerquois absorbent force genièvre, la boisson préférée du pays.

On nous fait remarquer le soin apporté à la décoration de la ville. Toutes les rues avoisinant l’hôtel de ville, la place Jean-Bart et la gare ont été transformées en voûtes multicolores, des pylônes ventrus portent des inscriptions dans ce genre :