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D’UNE PARISIENNE

ton, mais elle est bien triste et bien désappointée tout de même.

Mes cartons refermés, le trottin qui m’accompagne reprend son léger fardeau, et je quitte la gouvernante, qui tient encore à remercier.

— Avez-vous vu, madame, me dit la jeune ouvrière, qui a regardé de tous ses yeux, je vous assure, avez-vous vu la chambre près du vestibule ? Un petit domestique y dormait encore, couché dans un lit de sangle.

Je souris.

Le petit domestique dormant dans le lit de sangle, c’est Marie-Louise, la nièce de Ranavalo.

Aussi je n’ai plus aucune gêne en songeant au subterfuge que je viens d’employer, puisqu’il m’a permis, au moins pour une matinée, de donner un peu de bonheur à la pauvre petite souveraine déchue, qui doit bien souvent voir passer devant ses yeux la vision de son somptueux Palais d’argent