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NOTES ET IMPRESSIONS

tôle fume et les fenêtres étriquées des voitures luisent comme de gigantesques étoiles dans la pénombre qu’elles trouent. On rit, on réveillonne ; un refrain de chanson me parvient. Pauvres gens !

Plus loin, sur un tertre qu’escalade une rampe d’escaliers, un asile de nuit. Tout est morne et silencieux, les va-nu-pieds et les sans-asiles, qui sont venus s’abriter là, dorment d’un lourd sommeil triste.

Les joyeusetés de la vie ne sont pas pour eux.

Enfin, me voici à Saint-Pierre de Charonne.

Il eût été curieux de voir ce coin si pauvre du vingtième arrondissement. Mais ici non plus on ne laisse entrer qu’avec des cartes. Un bedeau, qui semble avoir la langue lourde, en défend l’entrée. La vieille église penchée sur la colline où on accède par de larges marches de pierre retentit de chants. C’est le refrain d’un vieux cantique :

Il est né, le divin Enfant !

Mais il gèle dehors, et, repoussée par la halle-