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D’UNE PARISIENNE

— Va pour des cerises.

Finalement, après quelques hésitations, on se décide à ajouter une livre de fraises.

Voilà le menu, laborieusement établi et bien sagement composé en vue de grands principes d’économie, d’un déjeuner de la reine lorsqu’elle invite un de ses amis à sa table.

Vraiment la gêne dans laquelle l’ex-souveraine se débat est attristante.

Une porte s’ouvre, un pas menu glisse, c’est la reine. Elle n’est pas habillée ; en hâte elle a passé un peignoir, un pauvre modeste peignoir de flanelle rose, garni au col d’une dentelle écrue, une de ces confections cotées 19 fr. 95.

Gentiment, elle s’excuse de sa tenue.

— Très fatiguée, fait-elle de sa voix zézayante, pas pu lever bonne heure.

L’ex-petite souveraine malgache dit vrai, ses