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D’UNE PARISIENNE

déposé mes cartons. C’est une pièce claire meublée d’un buffet vitré et d’un bureau de chêne, sur lequel on a mis comme ornement (!) un palmier artificiel, si fatigué, si déteint, que le trottin qui m’accompagne n’en voudrait même pas pour sa mansarde.

La voix de Mme Delpeux s’élève :

— Eugénie, dites à Françoise de venir me trouver.

Eugénie est la femme de chambre qui m’a ouvert tout à l’heure ; la reine l’a amenée d’Alger ; Françoise est la cuisinière prise à Paris.

La corpulente Françoise traverse dignement le couloir de dégagement qui va de sa cuisine à la salle à manger ; les deux femmes discutent le menu du déjeuner.

Oh ! ce menu, et surtout cette discussion portant toute sur la chèreté des denrées.

Le budget de la reine est bien maigre, à ce qu’il paraît.

— Françoise, commence Mme Delpeux, il va venir ce matin un monsieur, un ami de la reine. Sa Majesté fera tout son possible pour le retenir