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NOTES ET IMPRESSIONS

impressionne Mme Delpeux, afin que Ranavalo, qui est encore couchée, séduite par le récit que va lui faire tout à l’heure sa dame de confiance, consente à se lever bien vite pour me recevoir.

Mme Delpeux admire, lorgne même certain piquet de corsage qu’avec mon meilleur sourire je la prie d’accepter. On me laisse seule quelques instants, puis la gouvernante revient.

— La reine est terriblement fatiguée, elle est rentrée tard hier de sa promenade à Fontainebleau, mais elle va passer un peignoir, et si vous voulez attendre…

Si je veux ! mais je crois bien que je veux, j’attendrais une heure s’il le fallait.

La maison reprend sa vie accoutumée : on ne se gêne pas pour une employée de magasin. La femme de chambre balaye, époussette, fait le ménage, et dans la cuisine la cuisinière casse son bois pour allumer son fourneau. Mme Delpeux retourne dans la salle à manger, où son petit déjeuner est servi.

Je jette un coup d’œil sur le vestibule, où j’ai