Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
D’UNE PARISIENNE

sant qu’il serait plus facile de gagner tout d’abord sa confiance.

La petite bonne disparaît et revient bientôt. accompagnée par une femme d’une cinquantaine d’années, habillée très simplement d’un peignoir à grand carreaux en coton de Vichy, un peignoir à 4 fr. 95.

La pauvre reine ne fait pas de folies, et pour cause, comme vous le verrez tout à l’heure, pour vêtir la personne qui vit continuellement avec elle.

En voyant les cartons blancs, Mme Delpeux les repousse d’un geste un peu triste :

— Oh ! inutile de montrer ça à ces dames, ce serait leur donner du regret, ces dames n’achètent rien. Elles n’ont pas d’argent.

— Mais je ne viens pas pour proposer un achat, répliqué-je vivement. C’est un cadeau que j’apporte à Sa Majesté.

— En ce cas, c’est gentil, fait la gouvernante ; la pauvre petite reine va être bien contente.

Je m’empresse d’ouvrir les boîtes de fleurs pour que la vue des parures, qui sont fort belles,

15