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D’UNE PARISIENNE

Les étudiantes et les étudiants russes sont presque tous présents, et quelques jeunes femmes pleurent silencieusement.

On se demande si Véra Gélo, si la malheureuse meurtrière qui, voulant tuer M. Émile Deschanel, blessa mortellement son amie, a obtenu d’assister à la cérémonie, et on cherche des yeux la pauvre fille. Elle n’y est point, sa douleur eût été trop grande.

Durant près d’une heure, des chants très doux, psalmodiés sur un rythme mélancolique par les voix fraîches des enfants de chœur, montent sous la voûte dorée. Les officiants, dans leur longue dalmatique de drap d’argent, tournent et retournent autour du cercueil, récitant leurs prières, tandis que les fidèles se signent fréquemment et se frappent par instant la poitrine à petits coups.

Enfin l’absoute est donnée ; le frère de Mlle Zelenine, suivi de la famille Deschanel et de quelques amis russes, baise, suivant la tradition de son pays, le cercueil de la morte.

La sortie de l’église est pénible, elle dure