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NOTES ET IMPRESSIONS

Quand en 1793 on pilla les églises, cette châsse précieuse fut portée à la Monnaie, et l’on décida de brûler en Grève « les ossements et les guenilles qui seraient trouvés dans la boîte, tandis que la châsse serait fondue et les diamants et pierres fines vendus au profit de la nation ».

Or la vente n’atteignit que 23.330 livres, prix qui fut trouvé modique en raison de l’éclat jeté par le reliquaire, dont on pouvait à peine supporter la rutilance.

On fit une enquête, et le rapporteur qui en fut chargé prouva que les pierreries étaient fausses, et notamment le fameux bouquet de Marie de Médicis.

D’où une amusante question : cherchez le voleur. Les moines avaient-ils enlevé les diamants, ex voto de reines reconnaissantes, pour les remplacer par des verroteries sans valeur ? Les orfèvres trompèrent-ils sur la qualité de leurs marchandises, ou les souverains roublards et parcimonieux n’avaient-ils offert que du faux clinquant ?

Mystère !…