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NOTES ET IMPRESSIONS

Comme amie d’une des dames salutistes, je fus prévenue par le petit billet suivant :


« Madame,

« Nous avons désiré, en cette saison de fête, procurer une heure de joie pure et saine aux pauvres femmes que la misère et le vice ont entraînées dans la prostitution de la rue, et leur donner une occasion de relèvement moral. Nous avons donc organisé à cet effet un thé de nouvelle année auquel nous en avons invité un certain nombre et qui aura lieu vendredi prochain, 29 courant, à cinq heures de l’après-midi, dans notre salle, 82, boulevard de Clichy. »

Je me rendis à cette fête d’un caractère bien particulier.

À deux pas du Moulin rouge, qui, dans la nuit, tourne ses ailes sanglantes :

Moulin rouge,
Moulin rouge,
Ah ! dis-moi
Pour qui mouds-tu ?

comme chantait âprement Yvette Guilbert en agitant ses longs bras, tout au fond d’un étroit