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NOTES ET IMPRESSIONS

saccadée, que l’impression fut exquise, et de l’orchestre aux galeries monta un immense bravo.

« C’est que Schneider ne jouait pas la femme de Ménélas avec des finesses et des sous-entendus plus ou moins réussis, mais elle incarnait une Hélène assoiffée d’amour. Ah ! oui, elle était bien belle. »

En écoutant Scriwaneck qui évoquait ces anciens souvenirs, je pensais à la rapide et étrange fortune d’Hortense Schneider, qui arrivait de Toulouse timide et gauche, pour débuter aux Bouffes des Champs-Élysées dans une pièce qui s’appelait la Pleine Eau. Le livret était de Ludovic Halévy, qui avait cru bon de se cacher sous un pseudonyme, et la musique du comte d’Osmond.

C’était Offenbach qui avait découvert Schneider, dans une sorte de théâtre ambulant, où elle était fort malmenée par le directeur, qui la battait.

À Paris elle commença par habiter un piètre appartement de la rue Geoffroy-Marie ; c’est là que Delaage, un fervent du magnétisme, lui