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D’UNE PARISIENNE

simples, et nous n’avons d’autre mérite que celui de dire la vérité en vous annonçant que les femmes sont plus habiles à lever la lettre, moins distraites, moins esclaves d’anciennes habitudes et en tout plus propres à une application suivie.

« Plusieurs personnes nous ont fait observer que les femmes possèdent moins bien l’orthographe. Ce défaut, provenant de leur éducation, leur est commun avec avec beaucoup de compositeurs, et d’ailleurs les fautes qu’elles feraient en composant ne sont pas plus difficiles à la correction que celles faites par les hommes ; mais une femme joignant les connaissances grammaticales au désir du travail doit, au moins, aller de pair avec un ouvrier à la casse.

« L’école typographique des femmes était une entreprise d’autant plus hardie que je devais m’attendre à toutes sortes de désagréments et à me voir tourner en ridicule par ceux intéressés à perpétuer les abus ; il m’a fallu le courage opiniâtre dont je suis animé pour vaincre tous les obstacles. Il m’a fallu être fort de la conviction que cet établissement ne peut qu’être