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NOTES ET IMPRESSIONS

daire cellule des condamnés à mort, un jeune homme, presque un enfant, il n’a que vingt ans, passe de longues journées, tenaillé par l’effroi, tressaillant au moindre bruit, dans l’attente ultime d e son heure dernière.

Il vit depuis des semaines avec le cauchemar de la guillotine dressant dans l’aube ses bras sinistres. Il frissonne sous la hantise du couperet justicier dont il croit, la nuit dans ses rêves, apercevoir les reflets métalliques… il demeure angoissé, étreint par l’horreur.

C’est pour lui, pour Schneider, que je veux crier pitié.

Non point qu’il ne fût coupable, certes, et justement puni, mais c’est au nom de sa pauvre mère, si vaillante, si honnête, que son crime plonge dans la honte et la douleur, que je veux implorer, à mains jointes, et réclamer cette tête marquée pour le bourreau, mais que M. Loubet ne laissera pas rouler dans le panier de son, pour ne point tacher de sang son avènement à l’Élysée.

Oh ! s’il avait pu voir, comme je viens de le