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D’UNE PARISIENNE

d’indulgence et de pardon, mais je suis pour la peine de mort.

— Oh !…

— Je vis par mes fonctions au milieu des voleurs et des assassins ; j’ai conduit à l’échafaud douze ou treize condamnés, et j’en ai préparé vingt-cinq, eh bien, tous ces prisonniers m’ont avoué que si la peine de mort n’existait pas on verrait bien d’autres crimes. Et si vous voulez ma pensée tout entière j’ajouterai que, si, résistant à la pitié pendant une année, on guillotinait sans merci tous les assassins dont le forfait a été prouvé et reconnu, l’année suivante serait moins fertile en crimes de toutes sortes.

« Si l’on enquêtait près des aumôniers de toutes les prisons, près de ceux qui comme moi approchent les condamnés, vivent dans l’atmosphère malsaine des lieux de détention, frôlent ces individus cyniques aux visages glabres, où le vice imprime sa marque, si on leur demandait leur avis sur la peine de mort, tous répondraient : « Elle est nécessaire. »

Et, comme je laisse percer un étonnement