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NOTES ET IMPRESSIONS

— Qui le remplacera ?

— Nous n’en savons rien.

— Son fils, peut-être, il est tout indiqué pour cela.

Je regrette presque ces derniers mots, tant Mme Deibler paraît secouée d’un frissonnement convulsif.

Avant de me retirer, je plonge un regard curieux. Le jardin est soigné, les allées bien ratissées, une volière verte est proche de l’entrée, remplie de serins dorés qui lancent leurs trilles savants. Un perron donne accès à la maison, qui, vue ainsi, prend un aspect familial. C’est un vrai nid de bons bourgeois ; c’est le coin rêvé du petit rentier.

Et cependant que cahin-caha ma voiture dévale par l’interminable avenue de Versailles, que je traverse Paris pour me rendre à la rue Denfert-Rochereau, chez l’abbé Valadier, l’aumônier de la Grande-Roquette qui accompagne les condamnés jusqu’au pied de la guillotine, je crois voir passer le cortège, lugubre, sanglant, des décapités dont les têtes horrifiées roulèrent